Le Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole (Ceneema) entend ainsi se donner les moyens de lancer son projet d’aménagement de terres cultivables dans les régions du Centre et l’Adamoua.
Signée le 17 mai 2023, la convention-cadre entre le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) et le Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole (Ceneema) pour la réalisation de la phase pilote du projet de développement des terres arables a été approuvée au terme de la 6e session extraordinaire du conseil d’administration du Ceneema, tenue le 26 octobre 2023 à Ebolowa, capitale régionale du Sud. Elle est relative à l’opérationnalisation de ce projet qui vise l’aménagement des terres et l’installation des grands et moyens producteurs dans la plaine centrale partagée entre les régions de l’Adamaoua et du Centre. En clair, le Minader va allouer des fonds au Ceneema pour l’aménagement des espaces qui seront attribués aux producteurs par le Minader en fonction de leurs business plan
De sources proches du projet, le Ceneema, bras séculier de l’Etat dans la promotion et le développement de la mécanisation agricole, a été choisi pour sa grande expérience dans l’aménagement des espaces agropastoraux par des moyens mécanisés. En vue notamment de matérialiser cette phase pilote, le budget de la Ceneema a été revu à la hausse au cours du même conseil. Il est passé de près de 2,3 milliards de FCFA à plus de 5 milliards, soit une augmentation de plus 2,7 milliards de FCFA. Selon une source interne à cet établissement public, cette tendance haussière devrait se poursuivre sur plusieurs exercices budgétaires. Il faut dire qu’en plus du projet de développement des terres arables, la structure attend aussi de se voir confier, dans les prochains jours, la gestion de l’usine d’assemblage des tracteurs, située à Ebolowa.
La phase pilote du projet, qui va s’étendre sur cinq ans, d’abord prévu sur 400 000 ha, porte désormais sur 515 000 ha sécurisés dans les départements du Djèrem, Mbéré (région de l’Adamaoua) et du Mbam-et-Kim (région du Centre), apprend-on de sources internes à la Ceneema.
Dans les tiroirs depuis 2015, ce projet d’un coût global estimé à 351 milliards de FCFA a été lancé le 24 mai 2023 à Yaoundé par les ministres de l’Agriculture et du développement rural (Minader), Gabriel Mbairobe et des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, Henri Eyebe Ayissi. Ces deux derniers sont respectivement porteurs et facilitateur du projet. Il vise en tout l’aménagement de plus d’un millions ha de terres identifiées. La contribution de l’Etat, apprend-on au Minader, va notamment servir à indemniser les populations dont les terres sont touchées par le projet, réaliser des infrastructures telles que des routes, des centres de santé, etc.
Le projet vise à augmenter la production locale et à réduire à long terme les importations à travers l’import-substitution. Pour atteindre cet objectif, il est question de mettre à la disposition des potentiels investisseurs des terres des terres aménagées pour la production agricole dans neuf communes réparties dans les régions de l’Adamaoua (63%) et du Centre (37% des terres identifiées). Le projet privilégie la culture du riz, maïs, cacao, plantain, igname, pomme de terre, soja, manioc et les maraîchers. Selon l’Institut national de la statistique (INS), les dépenses d’importations ont atteint 3 871,4 milliards de FCFA à fin 2021(+21,8%). Elles ont été portées entre autres par le riz 207, 9 milliards (+5,4%), les céréales 398,5 milliards (+10,3%), le maïs 6,4 milliards (+0,2%).