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Aboubakar Ousmane Mey : « la paix dans le Grand Nord passe par l’implication des diasporas »

Promoteur de l’Ong Justice Plus, qui milite entre autres pour le rapatriement des restes du 1er président de la République du Cameroun, Ahmadou Ahidjo, décédé le 30 novembre 1989 et enterré à Dakar, et président de l’Alliance nationale camerounaise (ANC), il explique l’objet de sa tournée internationale depuis le Nigéria jusqu’à Dakar, via Bruxelles et Paris où nous l’avons rencontré.

Vous êtes le président de l’Ong Justice Plus, association qui œuvre pour la promotion de la paix au Cameroun et le retour des restes du président Ahmadou Ahidjo au pays natal. Quel est le sens de votre voyage en Europe ?

Il me paraît important, mais surtout très déterminant d’impliquer l’opinion internationale dans les causes visant le maintien ou la recherche de la paix en Afrique. La raison fondamentale vient des implications directes ou indirectes des puissances occidentales qui le plus souvent, alimentent d’une façon ou d’une autre, les crises sous leurs formes multiples.

Les pays du Sud étant le plus souvent éloignés des réalités de la géopolitique international, le terroir à la traine demeure par conséquent loin des grands rendez-vous planétaires, attentifs à la cause de la paix.En vous intéressant à la paix au Cameroun justement, vous vous rendrez compte de l’état de délabrement de cet aspect majeur du fonctionnement des institutions d’Etat.

Boko Haram, crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, prise d’otages dans l’Adamaoua.A cela vous ajouterez les multiples tensions entre le pouvoir en place et les partis de l’opposition camerounaise.Quelques associations de défenses des droits fondamentaux sont également prisent en grippe par l’appareil d’Etat. Mais, pour autant, très curieusement d’ailleurs, il ne se dégage pas grand monde pour trouver des solutions de sorties de crises ou de réconciliations entre les différents protagonistes.

Justice Plus, qui s’est très tôt préoccupée pour la cause de l’ancien Président du Cameroun Ahmadou Ahidjo, souhaite étendre ses démarches sur les crises plus haut relevées.Il faut également mettre en question la situation de certains des prisonniers dit « prisonniers politiques », à fin de permettre à l’état de droit de prendre le dessus sur les manquements de certaines décisions qu’on pourrait suspecter de politiques.

Ma présence en ce moment en France a pour objectif princpal, la sensibilisation de la diaspora africaine en générale et particulièrement, camerounaise.Nous avons des choses à nous dire, et cela le plus souvent se passe par médias interposés.

Là, beaucoup de compatriotes se sont manifestés et, vous l’avez souligné, nous avons eu une séance de travail bien remplie à Bruxelles entre camerounais.C’est la cause majeure de ma présence dans l’UE. Rencontrer des camerounais engagés de façons sincères pour la paix en Afrique.

En quoi la paix au Cameroun conditionne-t-elle nécessairement la stabilité de la sous-région Afrique Centrale voire le reste du continent ?

Je n’ai pas la prétention de vous faire découvrir le soleil, mais la sous-région dont vous parlez ici peut me prêter sa voix ! Je vous renvoie d’ailleurs à la guerre de sécession du Biafra sous la promotion du Général De Gaulle pour la France et le Colonel Chidinma Ojukwu au Nigeria.

Pendant que le Gabon et la Côte-d’Ivoire s’étaient engagés eux aux cotés de la déstabilisation du Nigeria, le Président Ahidjo pour sa part s’en été opposé. Cette coopération à permis la stabilité de ce géant qui aujourd’hui est passée première économie africaine. J’espère que vous n’avez pas non plus perdu de vue les accords de Kano I et II, cadre de réconciliation des belligérants armés tchadiens des années 80.

Permettez-moi également de vous informer, et là ce n’est véritablement pas un scoop : le port de Douala, celui de Kribi avec, font tourner l’essentiel des boutiques au Tchad, en Centrafrique, pour ne citer que ces deux pays frères.Imaginez un seul instant que nos forces de défenses soient un temps soit peu perméables !!!

Les Boko Haram et biens d’autres esprits troubles passeraient des vacances chez nous et prendraient tranquillement avec nous du poisson braisé à Youpé ou à Kribi. La situation nous interpelle tous, il n’est pas question de laisser cette charge aux seules forces de défenses qui ont largement donné du leur.

La diaspora camerounaise reconnue mondialement comme étant qualitativement la meilleurs en Afrique, à son mot à dire. Nous avons entamé des échanges sur le comment, une rencontre est déjà prévue pour février à Paris.

Comment pensez-vous créer une dynamique au sein des diasporas africaines, mais aussi au Cameroun, en faveur de la paix dans le continent, sachant que l’application des résolutions du Grand dialogue national voulu par le président Paul Biya, au sujet de la situation dans le NoSo, par exemple, est toujours attendue?

Pour vous dire, à mon sens bien entendu, le grand dialogue a été une farce. Il faut néanmoins reconnaître dans un premier temps la bonne foi du PM Dion Gute qui comme nous, y a vraiment cm.Mais en même temps, ce Monsieur au départ de bonne foi comme je le disais, a perdu ma considération quand, se rendant compte plus tard qu’il n’y avait pas une digne et réelle volonté de sortie de crise de la part des entrepreneurs de cette foire, n’a pas levé un doigt.

Au contraire, il s’est accroché et s’est même mis à des tournés d’inaugurations d’hôtels, etc.Nous avons plusieurs crises du-coup en cours ! Boko Haram, NOSO, Arobo-Musgum, Otage-Adamaoua… ? L’expertise africaine et celle des compatriotes compétents à l’étranger, doivent en collaborations avec nous autres des terroirs, inventer une approche africaine nouvelle de voisinages des populations des pays différents.

De même que les terroristes ne tiennent pas compte des frontières issues de 1884, nous devons ensemble passer à une reconfiguration des comportements des populations de pays différents, partageant une même frontière. Il nous faut adapter les zones exposées, aux nouveaux défis sécuritaires.

Le Messager

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